#41- Vers un retour paisible

Dans mon rêve, le retour au travail se fait en douceur, l’employeur est compréhensif et accueillant ; à cette même enseigne logent les deux parents, sans distinction ni défaveur.

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Décrire un scénario ordinaire de la fin d’un congé maternité.

Recherche probable d’une solution de garde adaptée. Difficilement trouvée. Demande éventuelle d’un aménagement du travail par la mère. Possible refus de l’employeur, au motif officiel d’incompatibilité avec le poste (ou plus ouvertement, comme à une de mes amies qui a demandé un 80% : « vous avez choisi votre famille désormais, sachez que vous n’évoluerez plus dans cette entreprise »). Pour certaines jeunes mères, réflexe de comparaison de leur revenu aux frais de garde. Si leur foyer est imposable, comparaison aussi avec la dépense fiscale. Conclusions plus ou moins hâtives de ces mères sur la valeur de leur travail, leur intérêt à le garder, à le limiter, à en changer. Devenir le temps d’une grossesse la variable d’ajustement du couple. Parce qu’on est la personne acculée, confrontée dans les faits à la concrétisation du mode de garde pour reprendre le travail. Mais aussi parce que chaque femme est légitimée socialement dans le flot de ces questionnements.

Je fais donc le rêve que le retour apaisé au travail ainsi que la mise en place d’une garde adaptée concernent tous les nouveaux pères autant que leurs compagnes. Jusque dans leur agenda. Un statut de parent qui devienne indépendant du sexe. Voici qui permet le pari d’une reprise du travail respectueuse pour tout le monde. Qui permet de rêver que déposséder de sa mission professionnelle un parent revenant devienne de la science fiction (une de mes proches a dû faire le tour des services pour glaner des missions à son retour ; quant à une de ses collègues, les siennes ont été confiées à un prestataire et aucune ne lui est revenue).

En plus de l’inquiétude que certaines éprouvent à l’occasion de leur retour sur leur lieu de travail, il incombe aujourd’hui majoritairement aux femmes de confier leur bébé à une tierce personne. En tout cas de s’en séparer. J’imagine un partage plus étroit de ce moment, qui soulagerait les unes et enrichirait les autres. Je fais le rêve d’une transition plus douce, grâce au relais paternel. Grâce aussi au vécu par tout père de cette expérience de l’absence longue, pour motif parental, qui confronte au retour au travail. Deux parents présents ont des chances de devenir deux figures d’attachement fortes pour l’enfant. Et si en résultaient un dialogue et une mutuelle compréhension systématiques de ce qu’est le détachement ?

Parions que de nombreux pères vivraient à l’unisson, de beaucoup plus près, l’expression « couper le cordon ».

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